J’ai commencé à écrire cet article il y a presque un an, je le termine aujourd’hui… Parfois il faut savoir se donner du temps, du temps pour digérer, pour apprendre, du temps pour grandir, pour mieux se connaître, du temps pour accepter.

Début 2015, j’ai perdu mon grand-père. Je suis triste, je le trouvais fort, parfois dur, mais j’admirais le regard qu’il portait sur le monde, le recul qu’il pouvait avoir, je l’aimais. Même si on ne peut pas se réjouir de la mort d’un proche, je suis heureux d’une certaine manière car je sais qu’il a eu une belle vie. Une vie difficile, car il a commencé à travaillé très jeune, s’est battu pendant la guerre, mais il a eu une vie heureuse, je le sais, il me l’a dit.

C’est souvent lorsque l’on connait le pire que l’on sait à quel point il faut profiter des petits bonheurs du quotidien, profiter de ceux que l’on aime. Mon grand-père a pu profiter pendant les dernières longues années de sa retraite, de ses enfants, petits enfants, arrières petits enfants et amis, et c’est bien là l’essentiel. Et puis, c’est grâce à lui que j’ai la chance de pouvoir écrire ces quelques lignes aujourd’hui. C’est aussi grâce à lui et à mon père que j’ai compris ce que représentaient les bonheurs simples. Je le sais depuis peu…

Si j’ai décidé d’écrire cet article, ce n’est pas pour vous parler de mon grand-père directement, bien que sa sagesse puisse nous en apprendre beaucoup sur la vie. Non, si j’écris ces lignes c’est pour vous parler de sa boîte de photo, ou de ses boîtes plutôt !

J’ai toujours su que les photos étaient importantes pour lui, à chaque fois que je le voyais il me montrait des vieux (très vieux) clichés de ses parents, de lui aussi, arme à la main pendant la guerre. Des photos de moi petit, avec ma sœur et mes cousines, des photos de mon père, de mon oncle, de ma tante, d’autres personnes de ma famille et d’illustres inconnus dont lui seul se souvenait. A chaque fois il avait un petit mot, une petite pensée. Parfois, en regardant une photo, il levait les yeux vers le ciel comme s’il revivait le moment qu’il avait passé des années auparavant.

Lors de son décès nous avons retrouvé ces boîtes. Des boîtes en bois, en carton, de vieilles boîtes à chaussures, qui contenaient le plus beaux des cadeaux qui puisse exister : des souvenirs inscrits sur papier, des photographies qu’il conservait pour se souvenir de sa vie passée et pour se rappeler comment il pouvait être fier de tout ce qu’il avait accompli durant toutes ces années. Ces souvenirs il nous les contaient, et avec le temps, il nous les a transmit. La seule chose qui fasse que je m’en souvienne aujourd’hui ce sont ces images. Sans elles j’aurais probablement presque tout oublié.

Ce jour-là, j’ai pris alors conscience du pouvoir d’un si petit morceau de papier. Certaines photos ne font pas plus de quelques centimètres, et pourtant elles ont ce pouvoir fantastique de me faire revivre de beaux moments. Certaines m’ont permis de m’évader en me rappelant le chemin parcouru depuis que je suis enfant, d’autres m’ont fait sourire, d’autres, encore, m’ont intrigué ou questionné. Je ne pourrais pas avoir de réponse à toutes les questions que je me pose, mon grand-père n’est plus là pour y répondre, et c’est la vie, mais je peux me créer ma propre vision, mon propre ressenti. C’est aussi ça le pouvoir des photos.

Depuis, plus une seule séance ne se passe sans que vous receviez vos photos développées sur un joli papier à archive. Et finalement, même si ce ne sont que quelques petits bouts de papiers, je sais maintenant que ces images ont une valeur inestimable. Elles vivront avec vous et seront encore là bien après vous… Je sais que dans plusieurs années les photos d’aujourd’hui seront encore partagées et rendront vos enfants, petits enfants, arrières et arrières arrières petits enfants heureux. Et c’est la seule chose qui compte vraiment à mes yeux ! ♥

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