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Oser, c’est important d’oser dans la vie.

[Tenter hardiment quelque chose, risquer. Avoir le courage de. Avoir la hardiesse, l’audace de dire, de faire quelque chose.]

Sous cette petite phrase à l’allure simpliste et banale, se cache une toute autre réalité. Lorsque je dis que c’est important, je devrais dire que c’est primordial, essentiel même. Pour moi, oser est à la base de beaucoup de choses. Si je n’avais pas osé me lancer dans la photo il y a 4 ans, je ne connaîtrais pas le bonheur que procure une séance. Plus personnellement, si je n’avais pas osé écrire à Mlle Myu pour lui dire ce que je ressentais, je ne serais certainement pas aussi heureux aujourd’hui. Je pourrais trouver des milliers d’autres exemples, mais je vais surtout m’attarder sur un événement récent, qui m’a encore permis d’avancer. J’ai envie de partager cette expérience avec vous car je suis certain que je ne suis pas le seul dans ce cas.

Il y a quelques jours semaines (que le temps passe vite) j’ai eu la chance de participer à un atelier vraiment dingue, Sea+Feel. Il était organisé par deux photographes de talent, Michael FERIRE et Céline HAMELIN. Durant ce périple, je ne suis pas parti seul, j’ai fait le trajet entre Aix-en-Provence et Biarritz avec deux amis photographes, Damien et Lucia. Nous avions décidé de partir quelques jours avant le début de la formation. Nous voulions s’imprégner des lieux et prendre le temps de se reposer un peu du trajet avant de commencer sérieusement à parler photo. C’était mal nous connaitre, nous n’avons pas arrêté une seule seconde… :) Bref, là n’est pas le sujet.

Ce qu’il faut savoir c’est que pendant nos promenades et visites hebdomadaires avec Damien (Lucia nous avait lâchement abandonné les premiers jours ^_^), j’ai eu plusieurs fois l’envie de prendre des inconnus en photo. Juste parce que je les trouvais beaux. Enfin, je dis « beaux », ils n’avaient pas forcément quelque chose de particulier, mais les lieux et les ambiances m’inspiraient et je trouve que la beauté est parfois dans un petit détail, dans une subtilité et qu’elle est totalement dépendante d’un instant.

Le vendredi, avant de démarrer le workshop, il y a notamment eu une fille qui se promenait sur une plage. Pour vous poser le contexte, il y avait des surfeurs partout entrain de s’éclater (au propre comme au figuré) sur les vagues, et au milieu, cette fille qui traversait cette longue plage bordée d’anciens bunkers. Elle dépareillait tellement au milieu de toute cette agitation, avec les cheveux au vent. Bien évidement, je n’ai pas osé l’aborder, de peur  de l’embêter, et nous avons continué notre route avec Damien. Seulement, j’ai ressenti une grande frustration, cette frustration de ne pas oser demander à une personne de la photographier. C’est pourtant une chose que j’ai déjà fait à plusieurs reprises depuis que je suis photographe. Mais pendant ce séjour, j’avais déjà éprouvé cette envie plusieurs fois, sans ne jamais rien tenter. Ça a été la goutte d’eau, j’imagine…

Le lendemain, j’ai encore repensé à cette situation. Grotesque, oui je peux le dire. Qu’est-ce que j’avais à perdre à demander à cette fille de la prendre en photo, à demander aux autres personnes également, à tous ceux qui m’ont inspiré ? Sincèrement, rien ! Rien du tout ! Surtout que je l’ai déjà fait plusieurs fois depuis que je suis photographe. Dans la vie de tous les jours on n’ose rarement demander (enfin moi je suis comme ça, mais je me soigne), on préfère rester un peu frustré, que d’essuyer un échec. C’est un peu triste mais c’est dans la nature de beaucoup d’entre nous. C’est sûrement ce qui rend l’acte beau, lorsque l’on y arrive. Je parle de la peur de l’échec, mais dans la réalité c’est très rare d’essuyer un refus. Un grand sourire, une bonne accroche et tout est réuni pour que ça fonctionne.

Deux jours plus tard, le dimanche matin, nous étions sur une belle plage au bord de l’océan, entre Biarritz et Hossegor, entrain de photographier un couple dans le cadre d’un petit exercice de mise en pratique. Alors que nous étions en plein workshop, j’ai soudain vu arriver un couple au loin. J’avais toujours en tête ce qui s’était passé deux jours auparavant. J’étais encore énervé contre moi et très frustré de n’avoir osé demander. Je n’ai pas réfléchi et j’ai pris les devants pour aborder ce couple et lui demander s’il serait prêt à vivre une petite expérience. Sans même réfléchir ou hésiter, Tara et Paco m’ont dit « oui, avec plaisir ». J’étais déjà assez fier d’avoir osé, alors d’entendre leur réponse m’a fait un bien fou. Ni une, ni deux, j’ai pris un peu de recul sur le groupe pour m’isoler avec eux quelques minutes et faire une dizaines de photos. Le moment à durer moins de 5 minutes en tout, c’était court mais suffisant pour créer une connexion et partager un joli moment avec deux inconnus. J’étais fier de moi, j’avais osé demander et je sais qu’ils ont été très heureux de partager ce petit moment ensemble.

Finalement ce n’est pas grand chose, une toute petite fraction de seconde pour des heures de bonheur et de fierté. Lorsque l’on vit une expérience aussi simple mais tellement libératrice on se dit que c’est ridicule de ne pas oser, je me dis que c’est ridicule de ne pas demander plus souvent à des inconnus dans la rue de les prendre en photo, seul, en couple, en famille, peu importe, ça fait un bien fou et il est toujours partagé. Le partage est une notion essentielle pour moi. Je pense que plus l’on donne, plus l’on reçoit. On a tendance à l’oublier mais partager ne coûte rien, un peu de temps tout au plus. Et dans notre société où tout va de plus en plus vite, où les technologies nous font gagner un temps fou, du temps, nous en avons à revendre si l’on sait le prendre.

Je ne dis pas que mon expérience est exceptionnelle, elle paraîtra peut-être banale pour certains d’entre vous, elle l’est d’ailleurs. Je trouve simplement que ce petit mot, « OSER », peut faire faire de grande choses ! Surtout par les temps qui courent.

Dans l’avenir, que vous soyez photographe ou pas, osez. Osez dire aux personnes qui vous entourent que vous les aimez. Et puis, allez plus loin, osez aborder les autres, leur demander des services, un renseignement, une faveur, vous verrez c’est libérateur. Ça vous fera un bien fou et je suis pratiquement certain qu’il sera partagé… ♥

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Je terminerai cet article en vous disant qu’il faut oser affronter ses peurs, se lancer des défis, se demander ce qui nous anime et pourquoi nous faisons les choses. Oser accepter les critiques et les analyser, pour trouver des réponses à toutes les questions que l’on se pose personnellement et professionnellement. Oser tester, vivre des expériences, nouvelles et innovantes. Oser sans peur de l’échec et du regard des autres, sans peur du jugement. Oser réussir, réussir à avancer, à être fier de soi, fier de ce que l’on a accompli et de qui l’on est . Jérémy GUILLAUME